Exposition sur La Fête des Lanternes en Corée du Sud, au Centre Culturel Coréen de Paris.
La Fête des Lanternes a plus de mille trois cents ans, elle est reconnue depuis 2020 comme patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. À l’origine c’était un rite religieux qui célébrait l’anniversaire de la naissance du Bouddha Shakyamuni, le 8ème jour du 4ème mois lunaire.
En Corée, c’est à partir de la période de Silla unifié – fin du VIIème au Xème siècle – que le roi se rendait au temple admirer la Fête des Lanternes et c’est sous la dynastie Goryeo (918-1392) que la Fête est devenue rituel national. C’est aujourd’hui une fête annuelle qui s’exprime dans toute la péninsule sud-coréenne dans de grands défilés et rassemblements chamarrés, regroupant des gens de toutes confessions, et les lanternes sont accrochées dans les temples.
Acte social et puissant symbole, le pays appelle la lumière et chacun apporte sa lanterne patiemment fabriquée en famille, dans des associations ou entre jeunes. Réalisées en papier coloré hanji, ces lanternes avaient traditionnellement la forme d’un lotus, symbole du pays, elles prennent aujourd’hui toutes sortes de formes, plus inventives les unes que les autres : fruits, personnages, fleurs, oiseaux, dragons, montagne, éléphant, formes géométriques.
Pour les admirer, il suffit de monter au premier étage du Centre culturel Coréen, la salle d’exposition les présente avec beaucoup d’élégance. De toutes tailles et toutes couleurs, elles sont la vie-même. Certaines sont imposantes comme la lanterne Grande cloche bouddhique, ou celle du Tambour du Dharma ou encore la lanterne Fleur de lotus ; d’autres se portent au bout de mâts, le Deunggan, comme en attestent les gravures anciennes. Autrefois, il était de coutume d’accrocher une lanterne au bout d’une longue perche dans la cour de la maison, la manière de l’attacher était codifiée et renseignait sur le nombre de personnes qui habitait le lieu. Ces lanternes pouvaient aussi, selon leurs formes, être signe de paix ou de bien-être pour la famille et/ou pour la société. Toutes ces lanternes allumées diffusent leurs couleurs arcs-en-ciel et la parade des lanternes miniaturisée est représentée par un grand cortège de figurines de papier hanji portant bannières et instruments de musique, comme dans une fanfare traditionnelle.
L’exposition se prolonge dans la salle vidéo du Centre Culturel Coréen par une plongée dans l’univers virtuel de NFT – Non Fungible Token – organisée sur le serveur de la plateforme numérique coréenne KLUBS rassemblant vingt-cinq artistes coréens et six artistes français. Dans l’auditorium, une projection de vidéo mapping du collectif Davvero Art permet une plongée en totale immersion dans le domaine des couleurs, un vrai plaisir des yeux.
Refait à neuf depuis peu, le Centre Culturel Coréen est un bel endroit situé au cœur de Paris, entre Saint-Augustin et les Champs Élysées, où se développe un vrai projet culturel, en dialogue avec la France. Des activités diverses comme projections, concerts, expositions, formes dansées traditionnelles et projets novateurs s’y côtoient et se partagent.
Après les années Covid, le directeur et homme de culture, M. John Hae Oung a mis les bouchées doubles. Avec son équipe, il a su rendre ce lieu chaleureux, raffiné et hospitalier et développe une programmation créative et dynamique. Il y a du monde devant le Centre, et jusqu’au trottoir, c’est une vraie réussite ! Toutes nos Félicitations au Directeur qui reprend la route et rentre au pays vaquer à d’autres missions culturelles, et longue vie au Centre Culturel Coréen à Paris !
Brigitte Rémer, le 25 août 2022
Exposition La Fête des lanternes jusqu’au 16 septembre, du lundi au vendredi de 10h à 18h, le samedi de 14h à 18h – Centre Culturel Coréen /주프랑스 한국문화원 – 20 rue La Boétie – 75008 Paris, métro : Miromesnil – tél : 01 47 20 86 48 – site : wwwcoree-culture.org